Autisme : crise de surcharge sensorielle
Autisme : la crise de surcharge sensorielle. Un peu barbare comme mot. Décryptons :
Une crise de surcharge sensorielle, est une crise que l'on peut comparer à une sorte de crise d'angoisse, qui va se manifester de manière différente chez chaque autiste, et qui intervient lorsque notre cerveau est soumis à beaucoup trop d'informations de la part du monde qui nous entoure : bruit, odeurs, lumière, contact physique...
En effet, notre cerveau fonctionne d'une manière très différente du votre. Il prend tous les messages, qu'ils soient importants ou non, utiles ou pas. Les messages inutiles que mon cerveau tient quand même absolument à capter - et qu'il est incapable d'analyser tant il y en a - sont comme des balles qui viendraient me transpercer l'esprit.
Lorsqu'il y a trop de bruit : cela me tue. Des lumières trop fortes, clignotantes, des néons : cela me tue. Le contact physique me tue (et me tue dans une souffrance atroce). Chaque petit message est capté par mon cerveau. Et au bout d'un moment, la crise arrive.
Avant une crise, je sais tout de suite que quelque chose ne va pas. Et puis, le stress me submerge soudainement, et j'angoisse. Je suis tellement submergée par la tension et le stress que parfois quand je parle, je parais en colère, frustrée, méchante ou au bord des larmes, mais cela fait partie des choses que je ne peux pas contrôler. Ensuite, j'ai la boule à la gorge et j'ai l'impression que mon coeur bat à 3000 à l'heure. Je réalise que les larmes sont entrain de monter, et je sais que je vais m'effondrer.
Dans ces cas là, je m'assois, je me bouche les oreilles et je me balance. Parfois je pleure. Une fois la crise passée, je fais quelque chose pour m'occuper, comme taper en rythme sur mes cuisses ou regarder les nuages.
Avoir ces crises n'est pas quelque chose de drôle. Parfois, ce n'est pas évident à gérer pour les personnes qui sont avec moi. Souvent même. Dans ces moments là, j'ai tellement honte que j'aimerais disparaître sur place. J'ai l'impression d'emmerder tout le monde, et surtout mes proches, mes amis qui m'accompagnent à ce moment, et qui ont certainement autre chose à faire que de s'occuper de moi qui ait une crise.
Je terminerai cet article avec un message pour ceux susceptibles d'accompagner une personne autiste dans un moment de crise. Pour m'aider à gérer ces crises, j'aime sentir la présence d'une personne de confiance à coté de moi, j'apprécie même qu'on me sert dans les bras, cote à cote, en marchant. Oui c'est assez paradoxale car je n'aime pas le contact physique de manière générale, mais en situation de crise ou de stress, cela provoque l'effet inverse. Un certain contact permet de me "ramener", de me calmer, de faire descendre la tension. Surtout quand c'est un garçon (pourquoi, ça je ne sais pas, peut être le sentiment de sécurité d'être avec quelqu'un de plus grand et musclé..).
Évidemment, ces conseils sont valables essentiellement pour moi, mais je pense que cela peut être le cas pour beaucoup d'autistes également. Dans tout les cas, n'hésitez pas à parler avec votre ami(e), votre proche, votre conjoint(e) avec autisme, pour savoir comment réagir dans ces moments là. Il est très difficile pour un autiste d'aller vers l'autre, surtout pour parler des moments assez contraignants (et honteux) du handicap, si bien qu'il y a peu de chance qu'il vienne vous dire "eh tu sais en cas de crise, faut que tu fasses ça, ça et ça...". C'est à vous de vous renseigner pour vous adapter à la situation, et ainsi libérer d'un énorme poids la personne autiste qui fait face à cette crise.
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